
Rencontre avec Fantanesh, Q-Grader et Responsable Qualité chez Belco
Fantanesh est Q-Grader et Responsable Qualité chez Belco, à l'agence d'Addis-Abeba, en Ethiopie. C'est elle qui garantit la qualité de vos achats, et participe, avec toute l'équipe, à améliorer la qualité des cafés d'Afrique que nous vous proposons, aux côtés des producteurs.
Bonjour Fantanesh, que fais-tu chez Belco ?
Je travaille pour Belco à Addis-Abeba, depuis 2017, en tant que responsable qualité. Avant d’effectuer des analyses dans notre laboratoire, c’est un travail de terrain. Je visite les fermes, je suis les récoltes et l’après récolte des cafés que nous achetons.
Aussi, je conseille les producteurs dès que cela est nécessaire. Au-delà de la qualité des cafés du moment, il faut savoir se projeter, et se demander ce qu’il faudrait améliorer l’année prochaine. Le plus important dans mon travail, c’est de garantir et d’améliorer la qualité. C’est la clé !
Comment décrirais-tu la relation que tu as avec les producteurs ?
On est dans une relation de confiance, avec les producteurs, mais aussi avec les exportateurs avec lesquels on travaille. Ils savent que ce que nous voulons, chez Belco, c’est améliorer la qualité des cafés, et rien d’autre.
Cela ne veut pas dire que l’on achète tout et n’importe quoi. Si le café n’est pas à la hauteur, on ne l’achète pas.
Par exemple, en 2023, la qualité était censée être meilleure qu’en 2022. Mais de fortes pluies ont eu un impact négatif sur les récoltes, avec des taux d’humidité des cafés trop élevés. On a refusé beaucoup de café à cause de cela. Mais cela se fait toujours avec beaucoup de respect.

Fantanesh, en visite chez Khalid Shifa, en Éthiopie
Comment est contrôlée la qualité d'un café ?
Le contrôle qualité est très lié au terrain. Le plus souvent je voyage, je visite les fermes. Être sur place, c’est vraiment le meilleur moyen de récupérer des samples et d’avoir la possibilité de faire des retours le plus vite possible.
C’est difficile de faire un retour tant que je ne suis pas rentrée au laboratoire. Je ne peux pas me prononcer sur un café sans l’avoir analysé et cuppé.
Pour analyser le café, on évalue d’abord le taux d’humidité, l’activité de l’eau, la colorimétrie et la densité des grains. Une fois que ces analyses sont faites, on peut analyser le café vert et compter son nombre de défauts. Ensuite, on le torréfie afin de le cupper dès le lendemain, et lui attribuer un grade en fonction de sa qualité.
Pour toi, qu’est-ce qui fait un bon café ?
Pour moi, tout commence à la ferme. Si elle est bien managée, que les variétés sélectionnées sont bonnes et plantées à une bonne altitude, que les process sont bien faits, il y a de grandes chances que le café soit de bonne qualité. Le plus important, pour la qualité, c’est ce qu’il se passe à la ferme.
En quoi notre présence sur le terrain nous permet de mieux saisir ce qu’il s’y passe ?
Cela nous donne l’opportunité de mieux communiquer avec les producteurs, de suivre leur travail de près, plus régulièrement. Mais, c’est aussi et surtout l’opportunité de mener des projets avec eux, comme des projets d’agroforesterie.
Ces projets sont très importants, car ils permettent de favoriser l’ombrage des caféiers, et de mieux nourrir les sols. Une fois que les feuilles de ces arbres tombent, elles fertilisent le sol, qui est plus sain et donne ensuite de meilleurs cafés !
Qu’est-ce qui a changé depuis tes débuts chez Belco ?
Je trouve qu’aujourd’hui, les gens de notre industrie sont plus jeunes, ils sont très ouverts à la coopération, ils veulent apprendre et travailler la qualité autant que l’image du café. Globalement, la qualité de notre café s’est grandement améliorée grâce à cela.
Je voudrais cependant insister sur une chose qui ne change pas, c’est le besoin d’avoir de bonnes relations avec les producteurs, des relations de terrain, pour travailler en toute confiance.
Qu'est-ce ce qui te plaît le plus dans ton métier ?
Je crois que ce que je préfère, c’est quand les producteurs me demandent des conseils. C’est très gratifiant. Et à travers Belco, on développe de vraies relations avec certains d'entre eux. On a des contacts réguliers avec les producteurs et c'est assez fréquent de s’appeler plusieurs fois par jour. Avec d’autres, on oublie presque que nous sommes là pour acheter leur café !
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